Comme un rituel, je réalise chaque matin, depuis plusieurs années, une tache d’encre sur papier et j’écris un petit poème. Cette tache est le produit de la rencontre de quatre éléments, de l’encre noire, de l’eau, du papier et du hasard.
A l’occasion de la publication de mon recueil de poèmes, Les pierres font partie du chemin, qui regroupe une sélection de 22 poésies écrites entre 2008 et 2018, à une époque où je ne faisais pas encore ce rituel, j’ai réalisé 22 encres de petits formats selon la même technique.
Chaque encre porte le titre d’un poème et est accompagnée d’une pierre collectée sur les chemins de Provence, éclairée d’une empreinte d’or.
Ce travail minimal et spirituel, inspiré par l’art asiatique et la philosophie du Tao, fait l’éloge du chemin et du vide. La rencontre de l’encre noire avec l’espace blanc de la page, et l’eau, n’est pas sans évoquer la dualité du yin yang et la force du souffle nécessaire à la création de toute chose. La tache, véritable microcosme, aux variations infinies, devient un paysage-sentiment intérieur à l’image du poème qui l’accompagne.
Les pierres, qui apparaissent régulièrement au fil de mon travail, incarnent le temps, l’éternité, ce qui retient (le souvenir) et l’âme, selon la tradition juive. Elles sont rehaussées d’un éclat d’or, symbole de lumière et de spiritualité.
Ce travail s’affirme comme la quintessence de mon questionnement poétique sur les frontières entre l’existence et la disparition.
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Les pierres font partie du chemin
2021, Recueil de 22 poésies