Comment faire entrer l’infini dans l’espace de la toile ?
Vues d’exposition
Les thèmes omniprésents dans le travail d’Emmanuelle Michaux sont la mémoire, l’enfance et le temps.
Dans cette exposition, l’artiste réunit un corpus d’œuvres, entre ombre et lumière, qui toutes témoignent à leur manière, de l’impossibilité de la disparition.
L’astrophysicien Trinh Xuan Thuan dit que le vide « est à l’origine de tout : de l’univers, des étoiles, des galaxies … de la vie, en somme ! »
Dans la peinture chinoise, le « Vide » et le « Plein » sont deux notions se rapportant à la philosophie taoïste qui, avec les principes du Yin (noir, lune, obscurité) et du Yang (blanc, soleil, lumière), nous indiquent deux éléments distincts mais interdépendants.
De fait, ces notions de Vide et de Plein ne s’opposent pas, elles incarnent des situations sur une surface picturale déterminée pour nous donner à voir l’univers. Le Plein se rapporte aux formes qui sont dessinées, les montagnes, les rochers ; Le Vide se rapporte à l’absence de forme, le ciel ou l’eau.
La notion de Vide ne correspond donc pas au « Rien » de la philosophie occidentale ou à une absence absolue de quelque chose, absence qui signifierait le néant ou la mort.
Dans l’art comme dans l’univers, sans le Vide, rien ne semble possible, le Plein dépend du Vide.
Ces oppositions se complètent et forment une unité harmonique.
C’est cette union paradoxale et spirituelle qu’Emmanuelle Michaux interroge dans cette exposition en proposant une série de travaux sur différents supports, qui tous ont pour uniques bases visuelles le noir, le blanc et l’or.