Dans la Chambre Claire Roland Barthes a parfaitement défini cette différence entre le cinéma et la photographie. « Au cinéma, sans doute, il y a toujours du référent photographique, mais ce référent glisse (…) Dans la photographie, l’immobilisation du Temps ne se donne que sous un mode excessif, monstrueux : le Temps est engorgé. »
C’est cet « engorgement du Temps » qu’Emmanuelle Michaux va rechercher dans ce travail, en immobilisant le processus du défilement et en choisissant cinquante photogrammes qui se suivent. Cinquante photogrammes, soit trois secondes et deux images de film tourné à seize images seconde.
Par là même, l’artiste souligne les manques de cet enregistrement. S’il y a vie sur l’écran, il y a aussi absence, noir, mort, entre les images.
L’oeuvre s’inscrit dans la tradition picturale des vanités.